jeudi 27 juin 2013

Zéro zéro zéro (et l'infini si affinités)

Afin d'échapper à l'intolérable et faramineuse canicule qui sévit, afin surtout d'œuvrer plus efficacement dans la quiète, la rassurante, l'indolente pénombre de notre verdissime et secret repaire (nettement plus accueillant que l'ancienne demeure de Ben Laden, notez bien), le Clavier Cannibale, comme chaque été, se retire discrètement, tel Onan ou les troupes américaines. Eh oui, c'est comme ça. Le Clavier ne reprendra ses honteuses et désintéressées activités que début septembre, avec, néanmoins et toutefois, et très probablement, une brève et rapide résurgence du 17 au 21 juillet, en direct de La Baule, afin de vous narrer les impeccables rencontres organisées par Bernard et Brigitte Martin lors d'Écrivains en bord de mer où nous ferons – si j'arrête de mettre du sans-plomb dans ma poubelle à diesel – deux petits tours.

Le Clavier part donc en vacances, même si, par le mot "vacances", il faut entendre tout autre chose, bien sûr. Certes, quelques tournois de pétanque sont
prévus (lesquels se solderont, comme chaque année, par de cuisantes et désopilantes défaites) ainsi que pas mal d'heures devant la table de ping-pong (où nos invités de passage auront la décence de me laisser gagner, me permets-je de leur rappeler), mais globalement nous ne partons pas les mains vides, cette dernière expression foutant d'ailleurs fichtrement les jetons, si l'on y réfléchit bien. Les mains vides? Arf. Nos mains ne sont pas des salles que nos doigts déserteraient et où résonnerait, après leur départ, je ne sais quel sépulcral écho.

Le Clavier Cannibale emporte donc:::

une ambitieuse cargaison de lectures (Claude Simon, Michel Leiris, Faulkner, Thalia Field, Peter Gizzi, Bégout, Josef Winkler, Pessoa, Bernard Noël, Pireyre, Kevin Orr, Marcel Cohen et ses Faits, Hubert Lauth, Mathilde Janin et son Riviera, Robitaille, le Jérusalem de Tavarès, Laiseca, etc…   );

— quelques traductions en cours (le magnifique Middle C de William Gass, l'inquiétant Altmann's Tongue de Brian Evenson, mais aussi l'épatant Take It or Leave It de Raymond Federman, ainsi que, eh oui, Scorch Atlas de Blake Butler, A Naked Singularity de Sergio De La Pava, You Bright and Risen Angels de William T. Vollmann, The Sugar Frosted Nutsack de Mark Leyner et Flow Chart de John Ashbery); 

— des jeux d'épreuves à corriger (puisque paraîtront bientôt quelques textes de votre serviteur, à savoir, en septembre, CosmoZ, en poche (Babel), et le 2 octobre, un livre pour enfants: Qui veut sauver le Caïmantoultan?, illustré par Nathalie Choux, ainsi qu'un polar en janvier 2014 chez Babel Noir intitulé… Les souffrances du jeune ver de terre…;


— et enfin, au fond de la valise, dans son double-fond à digicode, un long roman en cours (dont nous ne dirons rien, sinon qu'il faudra être very very very patient avant d'en voir pointer le mastodontoïque museau…).

On vous rappelle, en outre, la sortie fin août aux éditions Inculte de la traduction de Taxi Driver, le roman de Richard Elman d'après le scénario de Paul Schrader et le film de Martin Scorsese, où, si vous avez bonne mémoire, on peut entendre cette sympathique adresse: Listen, you fuckers, you screwheads. Here is a man who would not take it anymore. A man who stood up against the scum, the cunts, the dogs, the filth, the shit. Here is a man who stood up.

L'été sera bien sûr également et aussi l'occasion de tester de nouvelles recettes, telles que l'incroyable et ultra-confidentielle tomate-mozzarella ou le palpitant et très mystérieux courgettes-féta, dont nous vous livrerons les mythiques et légendaires secrets si vous êtes sages et affamés.


En attendant début septembre, donc, le Clavier Cannibale vous abandonne sans vergogne et lâchement, non sans vous offrir, en guise d'au revoir provisoire et temporaire, cette encourageante citation du grand écrivain américain John D. Brancato :
We've been fighting a long time. We are out-numbered by machines. Working around the clock, without quit. Humans have a strength that cannot be measured. This is John Connor. If you are listening to this, you are the resistance.

 ciao

7 commentaires:

  1. Allons bon ! Le Clavier part en vacances ? Mais ça ne va pas du tout ! Qui va égayer mes réveils matutinaux dans ma verdoyante, et certe pas caniculaire du tout (et non, on n'est pas chien, quand même !) retraite bretonne ? Et moi qui n'ai même pas eu le temps de vous faire part de ma savoureuse recette de travers de porc à la citronnelle avec son riz gluant ! L'été est pourtant la meilleure saison pour le déguster... Et pas de musique à écouter en ce bel été ? Je peux vous conseiller The age of wire and string, du Norvégien Rolf Wallin, ou la musique de Philippe Hurel, et même, pour les envies plus classiques, l'intégrale des sonates de Beethoven enregistrées en concert par François-Frédéric Guy (parues chez Zig-Zag territoires)...
    Bon, allez, on vous laisse partir, et bonnes vacances quand même, mais ne nous laissez pas sans nouvelles, la chrétienté est avide de savoir !

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  2. Encore un déserteur! Chaque jour on attendait les éclaircies qui ne venaient pas du ciel mais d'ici. Excellente pause quand même, parce que vous le valez bien....

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  3. Un programme pareil… et vous voulez nous faire croire que vous n'avez pas de nègres…

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  4. vous oubliez avant de boucler votre bagage de nous laisser le nom du photographe pour le faon sur l'allée cimentée, je prends néanmoins! Bonnes vacances rapportez-moi de ce parfum et de ce sable fin avant les pins.

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  5. qu'importe ce que font / pensent les machines - de la banalité, et les autres. Ce ne devrait même plus être un critère.
    Nous esclaves tranchons à la machette des instants de repos tandis que nous esclaves partons en vacances. Ca va bien. Je viens d'insulter verdement trois sites qui parlaient de Lautréamont en se tartouillant le nombril (j'exagère toujours un peu, juste deux sites), au lieu de
    la poésie vient à son tour. Isidor ducasse.
    Je ne connais pas d'autre bien que celui d'être né.

    Et en plus on aime les apéros infinis.

    Bonnes vacances claro, tu m'es précieux et c'est rarissime

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  6. tres bonne idee que de traduire A naked singularity
    tres bon bouquin et amusante description des fonctions (?) d'avocat de NYC
    quant a Brian Evenson,c'est plus de l'utilite publique que de l'edition

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  7. Bonjour M. Claro,

    Est-il vrai également qu'une réédition (tant attendue) de La maison des feuilles est prévue pour la rentrée?

    Comme semble le confirmer ce lien : http://www.amazon.fr/La-Maison-feuilles-par-Zampan%C3%B2/dp/2207115364/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1377284418&sr=8-1&keywords=la+maison+des+feuilles

    merci...

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