mercredi 25 mars 2015

C'est parti, donc ça continue

Le Clavier Cannibale décroche jusqu'à lundi, histoire de remettre à l'heure la pendule omnivore de ses lectures (et de sniffer de la chlorophylle). Dans la valise molletonnée à roulettes omnidirectionnelles et poignée télescopique, entassés tels des lingots-sardines, pas mal de proies feuilletées en attente de dévoration:

Le garçon aux icônes, de Desmond Hogan, futur roman culte  écrit par un Irlandais secret et traduit finement par Pierre Demarty ;

Farigoule Bastard, de Benoît Vincent, attendu depuis que la belle lurette existe (Attila);

l'injustement négligé Animale, de Laure Anders (Buchet-Chastel) dont Jean-Phi Blondel m'a imposé la lecture;

L'enfance politique, de Noémi Lefebvre (Verticales) puisque Pagès l'a édité;

Vilnius Poker, de Ricardas Gavelis, monstre lituanien publié par Monsieur Toussaint Louverture, qui est tellement beau qu'on ne s'en lasse pas ;

L'orage et la loutre, de Lucien Ganiayre (L'Ogre) parce que l'Ogre est comestible;

029-Marie, de Franck Manuel, avec qui je débattrai bientôt lors de l'Escale du livre à Bordeaux (on vous dira quand et où en temps et en heure), publié par le redoutable Anarchasis;

Des phrases ailées, de Virginia Woolf, recueil d'essais choisis, présentés et traduits par Cécile Wajsbrot pour Le Bruit du Temps;

Le chantier littéraire, de Monique Wittig, aux PUL, ainsi que, chez le même éditeur, Un corps dérisoire/ 1. L'empan, de Georges-Arthur Goldschmidt;

mais aussi, pour garder la santé, Nécrophilie, un tombeau nommé désir, de Patrick Bergeron, aux éditions Le Murmure;

S'enfonçant, spéculer, d'Antoine Boute, chez Onlit éditions (et chez le même éditeur, tant qu'à faire, Comment le chat de mon ex est devenu mon ex-chat, d'Edgar Kosma);

et puis, on y tient, Moi, Cheeta, de James Lever (Le Nouvel Attila);

et Rosa, de Thomas Harlan (L'Arachnéen) 

& itou Brez cinéma, de Colette Mazabrard (avec qui on discutera également à Bordeaux).

Bon, on ne vous promet pas de tout lire en quatre jours ni de tout chroniquer, ça prendra le temps qu'il faudra, dra, dra, mais la fortune dorée sourit aux audacieux comme on se couche dans la fontaine qui à la fin se casse donc à la campagne quelques jours. Sur ce, je vous laisse fredonner les paroles suivantes, vous en connaissez peut-être l'air…

From the dusty mesa her looming shadow grows
Hidden in the branches of the poison creosote
 
She twines her spines up slowly towards the boiling sun,
And when I touched her skin, my fingers ran with blood.

In the hushing dusk, under a swollen silver moon,
I came walking with the wind to watch the cactus bloom.

A strange hunger haunted me; the looming shadows danced.
I fell down to the thorny brush and felt a trembling hand.

When the last light warms the rocks and the rattlesnakes unfold,
Mountain cats will come to drag away your bones.

And rise with me forever across the silent sand,
And the stars will be your eyes and the wind will be my hands.
Tous en chœur maintenant…





5 commentaires:

  1. Caro Claro ma parole vous écrivez cette note en direct des émirats, cela dit, cette profusion de titres vraisemblablement inspirée de la surproductivité capitaliste qui tel un monstre n'a plus d'autre choix que grossir encore et encore plus vite pour ne pas laisser sa place au classement du championnat du monde des pharaons sans frontière n'a pour résultat à mon sens que me perdre un peu plus au carrefour des choix possibles et envisageables quand on lit 16 livres par an, pas un de plus pas un de moins pour s'encastrer exactement dans la statistique reine autant que nationale. J'imagine que comme on ne prête qu'aux riches ou à ceux pressentis aptes à faire fructifier un potentiel mis à jour , vous n'avez pas déboursé un cent pour acquérir ce fragment d'héritage culturel dont la postérité prouvera ou non s'il en est un durable ou si vous aurez lu des prospectus d'un genre nouveau et édités.

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    1. Hélas sachez que je me ruine, comme nombre de mes amis, en livres. J'en reçois, certes, mais la chair est triste hélas et j'adore aller en librairie. Fauché, je les volerais, n'en doutez pas. Oubliez les prospecti et concentrez-vous sur ce qui peut se lire, à défaut de mes textes.

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    2. Avant que de lire cette réponse, commande passée pour deux auteurs inconnus de mes services dont un hongrois cité précédemment par Pablo, pour constater outre l'offre tentante étale l'avancée du printemps qui sur les visages des libraires se pose comme un nuage de pétales caressant notre sens esthétique.

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  2. J'admire une telle voracité pour la littérature contemporaine toute fraîche. Moi je ne lis (relis plutôt) que des "vieilleries", partant du principe que pour connaître le présent il faut lire les écrivains du passé, étant donné qu"il n'y a rien de nouveau sous le soleil".

    D'ailleurs, quand on demandait à Victor Hugo s'il lisait ses contemporains, il répondait: "Les vaches ne boivent pas du lait".

    Si quelqu'un sait où trouver aujourd'hui des choses comme ce haiku de Gochiku lu l'autre jour par hasard:

    "Longue est la nuit.
    Le bruit de l’eau
    dit ce que je pense."

    Ou ce poème d'Emily Dickinson trouvé en ouvrant au hasard ses "Poésies complètes" (trad. Françoise Delphy):

    "Nous trouverons la Racine carrée de l’Arc-en-ciel -
    Cela - ne fait aucun doute -
    Mais la Courbe de la conjecture Amoureuse
    Nous échappera toujours."
    (p. 1205)

    qu'il me le dise...

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  3. Je me ruine aussi en livres, mais peut-être pour une toute autre raison, car, comme le disait si bien Anthony Burgess, il n'y a pas de meilleure raison de ne pas lire un livre que de l'avoir chez soi...lool
    Je plaisante, mais je suis admiratif (estomaqué serait le mot exact) par la quantité de livres que tu es capable d'ingurgiter, déglutir et, du moins pour certains (sans doute les meilleurs) digérer...

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