mardi 5 février 2008

Tranché Vif


"J’aurais pu, fort de ma longue cheville d’artefacts turgescents, te prendre par derrière et par devant sans que tu t’en rendes compte, entre deux balbutiements oraculaires, ma pauvre, la façon de, la façon dont, ne me fais pas rire. Mais tu me fais penser, structurellement parlant, à ces types, excuse-moi ne m’excuse pas, qui, ayant une infra bite et un méga ventre, ont fini par s’imaginer à l’heure de la miction que leur parabole urinée sourdait tout droit de leur nombril, par ailleurs lui-même invisible, et qui du coup portent un regard nouveau, et navré, sur l’origine de toutes choses – dont eux. Prends ces métaphores pour ce qu’elles sont : des images valant dix points, des memory card pour illettrés. J’entends tes propos comme on sent ronfler la circulation derrière la vitre. Je n’ai aucune envie de les conduire ou de vérifier leur niveau d’huile. Mon programme est chargé comme une mule et têtu je suis. La pression est énorme, le calendrier caquette, regarde un peu autour de toi. Tous ces veaux vêlés, ces mues privées de proprios, ces élans orphelins qui jouent les lemmings. Non, vraiment, merci, tu peux garder pour toi ces immenses plumes d’autruche qu’aucun cul aviaire ou autre ne saurait qualifier d’aérodynamiques. Tes ralentis m’impressionnent, certes, j’y perçois un tâtonnement, une réflexion, j’en goûte même les charmes ondulatoires, mais que veux-tu que je fasse d’une crème solaire parfumée à la vanille dans ce tunnel que je creuse avec des dents ? As-tu seulement idée du niveau des radiations ici-bas ? Non, tu palpites, toi, tu mitiges, tu dulcifie et tu atténues, tandis que j’arrache excave gratte gratte gratte – chacun de mes ongles est une proposition, chère petite, l’entaille cochée à même ta peau de poupée. Je ne vacille pas, moi, au bord d’un abîme de coton. Je ne caresse pas, moi, les courbes suaves du possible, en vérifiant dans le rétroviseur que ouf c’est bon ils sont toujours là faisons comme si de rien n’était. Non. Je m’articule à mes déplaisirs s’il le faut, n’hésite jamais à sectionner, ridiculiser, et quant aux souvenirs que j’ai pu garder d’une enfance permets que je m’esclaffe ! Aux oisons, pour me torcher, je préfère les chromos si tu vois ce que je veux dire. En d’autres circonstances, je le reconnais, sous d’autres cieux si ceux-ci méritaient encore cette pieuse appellation, je t’aurais peut-être « vue », c’est-à-dire : abordée. C’est-à-dire : foutue. Ne le prends pas mal. On ne se refait pas. Mais le programme, biquette ! Le Plan ! Le pain, la planche, le couteau ! Tu veux des exemples ? Je ne suis pas un distributeur automatiques d’exemples, garde ta pièce, trouve-lui une autre fente plus adéquate, ok ? Tu veux des preuves ? Soit. Il existe en ce monde soixante-deux manières d’aborder un problème mais je n’en connais qu’une dès qu’il s’agit de le résoudre. Laquelle ? Parce qu’en sus tu voudrais des tuyaux, des conseils que tu pourrais faire tranquillement griller sur le barbecue de ton incurie non mais je rêve et si je m’éveille prends garde à toi. La vérité c’est que tu vis dans la peur et la panique et la possibilité du pire en te disant que le paysage, décidément, ne change pas tant que ça. La vérité c’est que tes déhanchements manquent de conviction. Je dis ça pour ton bien, encore que ton bien ne soit pas la priorité number one de mes priorités tu t’en doutes bien. Je dresse chaque jour des chacals que la nuit disperse : oui, moi aussi je peux graver ce genre d’énoncé sur la pierre du n’importe quoi. Mais je préfère prendre cette pierre à deux mains et la balancer dans la mer, puis compter, calculer, établir le diagramme des ondes concentriques qui s’efforcent de multiplier le quotient de la masse par l’indice de pénétration ou quelque chose de ce genre."

(Extrait de Coulée Douce & Tranché Vif (LogoMachine 1), à paraître.)

1 commentaire:

  1. LE LONG DES BRIQUES

    Les phénomènes de friction pourpre sont de salaces contorsions sans importance aucune qui de temps à autre, c'est-à-dire à peu près jamais, débouchent sur un gin tonic parfaitement émulsifiant à l'allure pachydermique d'une outarde turbocompressée. Tout n'est que prétexte pour le vent qui agite les ombrelles, ludique passe-temps qui n'entretient que des vibrations circulaires dans des espaces insoupçonnables, genre free style ou hip hop, carburant pour donzelles sexys mais pas trop, alcool de betterave pour racine invétérée ayant souscrit une assurance-vie chez les anonymies alcooliques. Inutile de s'inquiéter donc, tout le monde est en règle, de plus la police sait qu'il s'agit là d'une zone de non-droit où, de toute manière, les trucs périmés genre respect et autre balivernes du troisième type, ont cessé d'exercer leurs désastreuses calomnies incantatoires. Par ailleurs, les moissonneuses-batteuses à gyrophare incandescent ne sont pas autorisées à circuler en dehors des heures d'ouverture des bureaux de poste portugais qui, comme tout un chacun le sait, sont en faillitte depuis belle luette. En tout état de cause, et parce qu'il faut bien une chute ou une galipette pour enluminer les freeways, tout le monde s'en fout, et c'est bien pour cela que le monde est si plaisant dans cette grâce aérienne qui est la sienne vu de n'importe quel fauteuil, fut-il autotracté, muni de rotors ou en forme de bulldozer comme sur les chantiers de starshooter, ce qui est le cas de la plupart d'entre eux, chaque spectateur ayant de plus sa gameboy incorporé et présélectionnant soigneusement sa prochaine livraison de bienveillantes gâteries. On n'arrête décidément pas le progès chez les fabricants de sucre d'orge.

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