jeudi 30 juin 2011

Un dernier pour la route

Puisqu'il est parfois ici question de traduction, signalons la mise à disposition sous forme pdf du rapport sur la condition du traducteur demandé par le CNL à Pierre Assouline, rapport qui avait été dévoilé lors du dernier Salon du Livre. C'est téléchargeable ici, et on en conseille la lecture à tous ceux qui croient que traduire va de soi et y retourne aussitôt: ils découvriront que c'est un peu plus compliqué que ça. Comme le souligne Assouline en préambule:

Le monde de l’édition se comporte comme si, de la fameuse formule de Paul Valéry pointant dans l’activité de traduire la faculté de « créer de la gêne au plus près de la grâce», il ne voulait retenir que la grâce, alors que les traducteurs se trouvent de plus en plus dans la gêne.
A consulter donc avec attention, pas seulement pour savoir comment décrocher une aide ou une bourse (on vous voit venir, jeunes loups aux masters aiguisés…), mais pour voyager dans un métier complexe, où la rétribution diminue à peu près aussi vite et régulièrement que la compétence, qui a subi durement la suppression fiscale de l'abattement sur les droits d'auteur, qui bénéficie désormais d'une formation universitaire mais peine à faire comprendre aux futurs translateurs que la maîtrise du français n'est pas inutile au dépiautage de la langue étrangère. A la fois technique et analytique, ce rapport propose au bon moment (moins de crédits pour les traductions, moins d'exigence quant à la qualité, etc…) une approche panoramique et une sensibilisation concernant une pratique qui n'est pas toujours commode – et pour filer la métaphore, citons ce propos de Philippe Lançon que reproduit Pierre Assouline : 

 "Toute traduction est un meuble de style et une curiosité d’époque."
Il ne serait d'ailleurs pas inutile de demander aux traductions (et peut-être aussi aux traducteurs) de passer de temps à autre un "contrôle technique". Saint Jérôme, roulez pour eux…


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire