mercredi 5 juillet 2017

FilmS n°11 et 12 (Festival du Film de La Rochelle)

Mr Gaga, sur les pas d'Ohad Naharin, de Tomer Heymann, documentaire, 2015

Fruit d'une dizaine d'années d'accompagnement filmique, ce documentaire suit la carrière passionnante du grand chorégraphe de la Batsheva Dance Company, depuis ses débuts (enfant, remuant) jusqu'à nos jours (son retour en Israël).
Pour Naharin, la danse est à l'opposé du machisme et transcende les genres. Après être passé par l'enseignement de Martha Graham et Béjart, il finit par trouver et imposer sa voie (et sa voix). Spectacles, cours, entretiens, archives: le portrait est riche, dense, et privilégie l'approfondissement à la chronologie. Vibrant de bout en bout.
Entre deux projos de Cacoyannis – Zorba et  Stella, femme libre – une nouvelle démonstration de la puissance de la danse, à laquelle fera écho, vue juste après, la fameuse scène du Tambour de Schlöndorff, où le petit Oscar perturbe un discours nazi en tapant sur son tambour, modifiant le rythme de l'orchestre, et embarquant tous les participants dans un grand bal dansant.


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Stella, femme libre, de Michael Cacoyannis, 1955, noir et blanc, 1h30

Moins fort que Zorba le Grec, Stella, femme libre propose néanmoins un saisissant portrait de femme forte, incarnée par la très ardente Melina Mercouri, qui veut bien des machos si c'est elle qui les choisit, mais les jette quand ils veulent l'épouser. Stella vomit le mariage, elle danse comme Esmeralda et chante comme Mercouri. Evidemment, ça ne plaît pas à tout le monde – un peu comme c'était le cas pour la veuve à la chèvre dans Zorba. Chez Cacoyannis, l'homme éconduit ne supporte pas la liberté féminine et n'hésite pas sortir sortir sa lame quand la situation lui échappe. Il faut dire que Stella le plante le jour même du mariage, pour suivre un éphèbe qui porte (haut) le drapeau dans un défilé (de fête nationale) – elle dansera donc le jerk en boîte avec un jeunot puisque son promis lui a interdit de se trémousser au son du bouzouki. La tragédie grecque vécue de l'intérieur, face à un chœur impuissant, avec la femme en victime sacrificielle. 

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